Les douleurs au poignet sont fréquentes chez les pratiquants de
padel et de tennis, des sports exigeants qui sollicitent fortement cette articulation. Ces douleurs, souvent liées à des gestes répétitifs ou à une mauvaise technique, peuvent être très gênantes et limiter la performance des sportifs.
Le poignet est une articulation complexe qui joue un rôle crucial dans de nombreux sports, en particulier ceux qui impliquent l'utilisation de raquettes. Le tennis et le padel demandent des mouvements rapides, précis et souvent répétés du poignet, sollicitant à la fois les tendons, les ligaments et les petits os carpiens de cette articulation. Ces gestes répétitifs et l'impact de la balle sur la raquette peuvent engendrer des microtraumatismes ou des inflammations, augmentant ainsi le risque de douleurs ou de blessures.
Le
poignet est composé de huit petits os, les os carpiens, qui s’articulent avec les os de l’avant-bras (radius et ulna). Cette structure est maintenue par un réseau dense de ligaments et de tendons, permettant des mouvements de flexion, d’extension, de rotation et de déviation latérale. Cette anatomie complexe rend le poignet particulièrement vulnérable aux blessures, surtout en cas de sur-sollicitation ou de mauvais positionnement lors des frappes de balle.
Les douleurs au poignet peuvent avoir plusieurs origines. Nous pouvons les classer en fonction de leur localisation sur le poignet. Les douleurs du compartiment ulnaire, bien plus fréquentes, et les douleurs du compartiment radial.
La pathologie du tendon extenseur ulnaire du carpe (ECU) est l'une des causes les plus courantes de douleur du poignet du côté ulnaire chez les joueurs de tennis ou de padel. Le tendon de l’ECU et sa gaine sont particulièrement à risque lors d'un coup droit. La lésion survient en raison des surcharges répétée transmises au poignet lors de l'impact de la raquette avec la balle. Lorsque l'effet de lift est généré pendant ce mouvement, le joueur doit tenir la raquette avec une technique qui prédispose davantage l’ECU à une blessure en positionnant le poignet en déviation ulnaire excessive. Le tendon de l’ECU est également reconnu comme étant à risque de blessure lors d’un revers à deux mains.
Les blessures répétées du tendon de l'ECU peuvent entraîner une tendinite de l’ECU. Cela peut se manifester par des douleurs, des craquements et un gonflement le long du tendon de l’ECU, qui s’aggravent lors de la flexion du poignet, de la déviation ulnaire et de la supination.
Une lésion aiguë peut entraîner une rupture de la gaine ou du tendon. Le tendon de l’ECU est contenu dans une gaine, stabilisée au niveau de l'ulna par un tissu de type "labrum" appelé linea jugata, qui accentue la concavité du sillon, ainsi que par le rétinaculum des extenseurs, qui recouvre cette gaine. Une rupture de la gaine peut provoquer une instabilité du tendon de l’ECU. Le tendon va avoir tendance à se subluxer en particulier lors de la supination de l'avant-bras.
Des radiographies doivent être effectuées pour écarter une pathologie osseuse. Le diagnostic est confirmé sur une IRM ou sur une échographie dynamique.
La tendinite de l'ECU est initialement prise en charge de manière conservatrice avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), de la glace, une modification des activités et une attelle. Si les symptômes persistent, une injection de corticoïdes peut soulager les symptômes.
Dans les cas d’une instabilité aiguë de l'ECU, le poignet est d'abord immobilisé pendant 6 semaines avec une attelle. Le traitement devient chirurgical si l’instabilité douloureuse persiste.
Le ligament triangulaire du carpe ou TFCC joue un rôle crucial dans la stabilité de l’articulation radioulnaire distale (RUD) ainsi que dans la transmission des charges à travers le poignet. Une blessure du TFCC, qu’elle soit aiguë ou chronique, entraîne une impotence fonctionnelle liée à des douleurs du côté ulnaire du poignet et une diminution de la force de préhension.
Les lésions du TFCC peuvent être traumatiques ou dégénératives. Les patients se plaignent de douleurs du côté ulnaire du poignet, qui sont aggravées par des mouvements de charge et de rotation du poignet.
Dans le cas de lésions superficielles, l’articulation radioulnaire distale (RUD) reste stable, mais cette stabilité peut être compromise en cas de lésion profonde fovéales du TFCC. C’est-à-dire de son insertion sur l’ulna.
Des radiographies doivent être effectuées pour écarter toute pathologie osseuse, bien qu'elles soient souvent négatives à moins qu'une fracture de la styloïde de l'ulna ne soit présente. En cas de suspicion de lésion du TFCC, une IRM ou un arthroscanner sont demandés pour confirmer le diagnostic.
La prise en charge initiale des lésions du TFCC inclut plusieurs modalités conservatrices, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), une attelle limitant la pronosupination, une modification des activités, et les injections de corticoïdes.
En cas d’échec de ces traitements, l'arthroscopie du poignet est la référence pour le diagnostic et le traitement des pathologies du TFCC.
Le syndrome du conflit ulno-carpien est une source de douleur au poignet du côté ulnaire, résultant d’un contact direct entre l’extrémité distale de l’ulna et le carpe chez les patients présentant une variance ulnaire positive. Cela signifie que l’ulna est plus long que le radius de manière congénitale ou acquise. Les patients se présentent avec une douleur au poignet ulnaire, aggravée lorsque l’avant-bras est en pronation et le poignet en déviation ulnaire.
Des radiographies sont réalisées pour évaluer la longueur de l’ulna par rapport au radius et mesurer la variance ulnaire. Elles peuvent également montrer des lésions dégénératives au niveau de l’ulna distal, du lunatum et du triquétrum. L’IRM permet d’identifier efficacement ces lésions dégénératives ainsi que les pathologies associées du TFCC.
Le traitement conservateur du syndrome du conflit ulno-carpien inclut des anti-inflammatoires stéroïdiens (AINS), une immobilisation par attelle et une modification des activités.
En cas d’échec du traitement conservateur, le traitement est chirurgical. Il consiste à décharger l’articulation ulno-carpienne en réduisant la variance ulnaire positive. Les options incluent une ostéotomie de raccourcissement de l’ulna ou une résection de la tête ulnaire selon Wafer fait le plus souvent sous arthroscopie.
Les fractures de l'hamulus de l’hamatum peuvent résulter d'un événement traumatique aigu (comme une chute sur la main en extension) ou d 'impact répétitif du manche de la raquette contre le main. Les patients présentent souvent des symptômes non spécifiques, tels qu'une sensibilité dans l'éminence hypothénar, des paresthésies dans le territoire du nerf ulnaire, et parfois même une rupture des tendons fléchisseurs profonds des doigts du côté ulnaire.
Le diagnostic peut être confirmé sur des radiographies avec vue du canal carpien ou plus aisément par scanner
Les fractures aiguës non déplacées de l’hamulus de l’hamatum peuvent être traitées de manière conservatrice par une immobilisation de 6 semaines. Les fractures déplacées et les pseudarthrose peuvent être traitées chirurgicalement par fixation par vis ou résection du fragment.
Il s’agit d’une ténosynovite du premier compartiment dorsal de
De Quervain est une cause fréquente de douleur du poignet du côté radial chez les joueurs de tennis ou de padel. Le premier compartiment dorsal contient le long abducteur du pouce (LAP) et le court extenseur du pouce (LEP). Il a été démontré qu'un septum divise les deux tendons dans environ 50 % des poignets. L'utilisation excessive du poignet entraîne une inflammation et un épaississement des tendons LAP et LEP, provoquant une douleur et un gonflement sur le versant dorsal et radial du poignet, au-dessus du premier compartiment dorsal. Les patients se plaignent de douleur, de difficultés lors des prises impliquant le pouce, et d'une diminution de la force de préhension.
Les radiographies peuvent être réalisées pour écarter d'autres causes de douleur du poignet sur le versant radial, telles que l’arthropathie trapézométacarpienne ou scapho-trapézo-trapézoïdienne, ou une fracture occulte du scaphoïde en cas de chute récente ou passée.
Le diagnostic est confirmé par l’échographie ou l’IRM.
Le traitement est le plus souvent conservateur incluant une modification des activités, l'immobilisation par une attelle et éventuellement des injections de corticoïde. En cas d’échec du traitement médical, une libération chirurgicale du premier compartiment dorsal est le plus souvent efficace.
La tendinopathie de croisement ou ténosynovite de croisement est observée chez les joueurs de tennis lorsque les tendons du premier compartiment (tendons du long abducteur du pouce et court extenseur du pouce) et deuxième compartiment (Tendons court extenseur radial du carpe et long extenseur radial du carpe) s'entrecroisent à environ 4 cm en haut du poignet. Les patients présentent une douleur localisée à ce niveau, souvent d’apparition progressive, notamment lors des activités répétitives
Les examens d'imagerie incluent des radiographies pour exclure les lésions osseuses. L'échographie ou l'IRM confirme le diagnostic.
Le traitement de la tendinopathie de croisement comprend initialement une modification des activités, l'immobilisation du poignet, ou les injections de corticoïdes. En cas d’échec de ce traitement conservateur, la libération isolée du deuxième compartiment dorsal peut être efficace.
Une fracture de fatigue, également appelée fracture de stress, peut apparaître en raison de microtraumatismes répétés sans temps de repos suffisant. Ce type de fracture affecte généralement les os du carpe, comme le scaphoïde, qui supportent les impacts répétitifs de la raquette contre la balle. Les fractures de fatigue se manifestent par une douleur progressive, parfois accompagnée d'un léger gonflement.
Le
syndrome du canal carpien, bien que moins fréquent dans les sports de raquette, peut se manifester chez les joueurs intensifs. Cette pathologie survient lorsque le nerf médian est comprimé dans le poignet, provoquant des douleurs et des engourdissements. Les mouvements de flexion répétitifs, combinés aux vibrations de la raquette, peuvent contribuer à l’apparition de ce syndrome.
Les douleurs peuvent varier en intensité, allant d’une gêne légère à une douleur invalidante. Voici les symptômes les plus courants :
Pour diagnostiquer correctement l'origine de la douleur, un examen clinique est essentiel. Le
Dr Charles Bijon peut évaluer la mobilité du poignet, rechercher des points de douleur précis et identifier les mouvements douloureux. Des examens d'imagerie (radiographie, IRM) peuvent être nécessaires pour détecter une tendinopathie/tendinite, une lésion ligamentaire ou une fracture. Un diagnostic précis est fondamental pour adapter le traitement en fonction de la pathologie identifiée.
La prise en charge des douleurs au poignet dépend de la gravité de la blessure et de la cause sous-jacente.
Le repos est souvent le premier traitement pour
éviter d'aggraver la blessure. Une immobilisation partielle ou totale du poignet à l'aide d'une attelle peut être recommandée pour limiter les mouvements et permettre aux tissus de cicatriser.
La physiothérapie aide à renforcer les muscles et les tendons entourant le poignet, réduisant ainsi la charge exercée sur l'articulation. Des exercices d'étirement et de renforcement musculaire spécifiques peuvent être prescrits pour
améliorer la stabilité et la résistance du poignet.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour réduire la douleur et l’inflammation. En cas de tendinite persistante, des infiltrations de corticoïdes peuvent être envisagées pour diminuer l’inflammation locale.
Dans les cas graves où les traitements conservateurs échouent, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Celle-ci est généralement réservée aux situations telles que les lésions ligamentaires importantes, les tendinites résistantes au traitement médicales, fractures,…
Pour éviter l'apparition de douleurs au poignet, il est important d’adopter de bonnes pratiques, particulièrement pour les joueurs réguliers.
Une technique incorrecte peut augmenter la tension exercée sur le poignet. Il est donc essentiel de veiller à réaliser les gestes de frappe avec un
bon positionnement de la raquette et du poignet. Un entraîneur peut aider à corriger les erreurs techniques et à optimiser la gestuelle.
Un
échauffement complet des poignets, des mains et des bras permet de préparer les muscles et les articulations à l’effort. Des exercices de rotation et de flexion du poignet sont particulièrement recommandés.
Choisir une raquette de bonne qualité, avec une poignée adaptée à la taille de sa main, peut réduire les risques de blessure. Une raquette trop lourde ou mal équilibrée peut augmenter la charge sur le poignet et favoriser l’apparition de douleurs.
Le
renforcement musculaire des muscles de l'avant-bras contribue à mieux protéger les tendons et les ligaments du poignet. Des exercices réguliers, comme les flexions et extensions du poignet avec une légère résistance, aident à prévenir les blessures.
Les douleurs au poignet chez les joueurs de padel et de tennis sont fréquentes, mais elles peuvent être évitées ou atténuées en
adoptant des techniques adaptées et en intégrant des exercices de renforcement et d'échauffement. Un matériel approprié et une gestuelle correcte sont essentiels pour préserver cette articulation vulnérable. En cas de douleur persistante, consulter un professionnel tel que le Dr Charles Bijon permettra de poser un diagnostic précis et d’adopter un traitement adapté, afin de continuer la pratique de son sport favori en toute sérénité.
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